En ce 6 juin 2024 notre objectif est de vaincre le Signal de la Mère Boitier après avoir annulé 4 fois cette rando à cause de cette météo pourrie .
Le jour des 80 ans de la commémoration du D Day nous débarquons au lac St Point sous un ciel peu engageant ; des orages sont prévus dans l’après midi . Nous apercevons le château de Lamartine ( poète et homme politique 1790 1869 ) et sa chapelle . Nous sommes 6 hommes , 4 femmes et un chien tous très motivés pour conjurer le mauvais sort que la Mère Boitier nous envoie depuis un mois . Mais au fait qui était elle ? d’après une légende c’était une aubergiste qui aurait été assassinée au temps des diligences . Nous entamons la montée en longeant la rive droite de ce lac artificiel de 1112 ha avec un barrage qui permet de retenir 360000 m3 d’eau . Ce n’est pas encore la pleine saison , les pédalos multicolores sont au chômage et les tables de pique nique sont encore enherbées . Les chemins sont humides mais bien praticables , la T° est idéale mais soudain le premier obstacle surgit : le sentier que nous avions reconnu en 2022 n’est plus entretenu ; beaucoup de ronces et d’orties . Gégé ouvre la trace ( il vaut mieux être en queue de peloton ! ) nous sortons de cet enchevêtrement avec quelques éraflures et des piqures d’orties au milieu de maisons très fleuries avec même une dizaine d’éléphants en céramique dans un jardin ! Encore un petit imprévu , nous croisons des taurillons échappés de leur enclos pour répondre à l’appel des génisses parquées en contrebas . Tout se termine bien , Gilles ,en bon paysan réussit à les repousser et à fermer la barrière . Le commando marche d’un bon pas à l’approche de Tramayes sur une petite route fréquentée par un va et vient de tracteurs en train d’ensiler . Cet ancien chef lieu de canton de Saône et Loire de 1100 hab est encore très vivant vu le nombre de ses commerces et services publiques et est très engagé dans la transition écologique . Nous faisons une halte devant le château . La colline de la Mère Boitier qui culmine à 758 m nous nargue mais motivés comme jamais nous gravissons les premiers contreforts de cette butte . Le monde agricole est bien présent et façonne le paysage de haies et de pâturages . Les hameaux sont accrochés à la pente et les vieilles maisons en pierres sont restaurées ou à l’abandon .
Un petit muret le long d’une propriété est le bienvenu pour le repas de 12h30 . Mais alors que nous levons le camp les premières gouttes font leur apparition et le crachin se transforme en pluie plus soutenue ce qui nous oblige à sortir les capes . Une colonne fantomatique s’engage dans la longue montée à travers les genêts , les digitales pourpres et les sapinières . Vaille que vaille nous atteignons l’aire de pique nique mais il faut encore gravir une pente raide pour accéder au sommet . Le paysage est bouché ; nous devinons les montagnes et les villages environnants mais pas le Mont Blanc . Les visages sont souriants sous les capuches : cette fois on l’a eue la Mère Boitier ! En redescendant on grapille des bourgeons de sapins pour une future sapinette, notre remède contre la toux et c’est si bon !
Nous croisons des forestiers en plein travail ; les coupes blanches favorisent l’éclosion de champs de digitales ( nous n’ en aurons jamais autant vues ) . L’averse est passée ,le panorama est verdoyant , les foins sont drus ( année de foin , année de rien ) . Nous passons dans un joli vallon où paissent des vaches à flanc de coteau et nous plongeons sur le hameau de la Chanalle avec sa jolie croix en pierres ciselées. Encore une grimpette , le lac et ses pédalos sont en vue . La rando se termine paisiblement le long du plan d’eau quand soudain la pluie revient : encore une vengeance pour avoir visiter les dessous de la mère Boitier ! 16 km D+ 560m les jambes sont un peu lourdes mais notre débarquement a été réussi sans grosses pertes ni blessés . Commémoration dans 10 ans ? on fera partie des vétérans et on aura droit aux honneurs .