Cascade Pissevache jeudi 26 Juin 2025

De bonne heure et de bonne humeur ! 12 randonneurs sont au RV à 7h30 sur la place de Montcet pour rallier Bombois au bord de la rivière d’Ain . Nous pensons ainsi échapper aux fortes chaleurs de l’AM . Mais ce matin la T° est redescendue et on respire enfin . Nous nous garons à proximité du four banal qui a la particularité d’avoir 2 foyers .Il a été construit en 1817 grâce à un don d’argent de Louis XVIII en remerciement des denrées réquisitionnées par les armées autrichiennes . Nous traversons la route départementale et nous empruntons la chaussée qui longe la rivière d’Ain couleur émeraude . Des cygnes ont élu domicile sur des ilots face aux falaises de Chatillon , de nombreux pontons installés sur les berges attendent les pêcheurs ; nous apercevons la reculée de Corveissiat et nous montons progressivement sur une piste carrossable jusqu’à Granges . La chapelle St Antoine un peu à l’écart du hameau se distingue bien car elle a bénéficié d’une restauration sur plusieurs années ( nombreux concerts ) .

Nous suivons la route jusqu’au vieux moulin , autrefois tournerie dixit le propriétaire . Un bief aux eaux écumantes bondit de roches en roches et après le virage c’est le moment redouté : la montée . Nous nous enfilons dans les bois ; après quelques épingles nous abordons des pentes rectilignes , l’effort nous fait transpirer mais heureusement il ne fait pas trop chaud . Un petit replat : c’est l’emplacement des ruines de la ferme de Vernon ( monument et pancartes informatives évoquent la famille fusillée par les Allemands le 15 Avril 1944 ) C’est toujours aussi émouvant ! Pendant 20mn nous poursuivons la montée sur des chemins forestiers et en haut une petite averse nous surprend .

Merci Marie Martine d’avoir pris le temps de sortir la cape , tu as conjuré le sort  la brumisation a été de courte durée et les feuillages nous ont abrités . Nous évoluons dans des combes , pâturages , lisières embroussaillées et bientôt les premières maisons d’Heyriat apparaissent ( ferme , atelier , four, lavoir , maisons de pierres ornées de rosiers ) le château dont nous devinons une tour est entouré d’un immense mur qui ne laisse rien apparaitre . Il a été brûlé en partie en juillet 1944 .

Un arrêt s’impose , nous avons un gros problème, nous sommes en avance sur l’horaire et il est bien trop tôt pour manger . Alors nous prenons un train de sénateur et nous parcourons la verte campagne , quelques charolaises daignent se relever pour nous saluer , elles ne sont même pas barricadées . Le sentier sur la crête nous offre un très beau regard sur Cize , Grand Corrent , Racouze et le Revermont . Nous passons devant le puits de « Tre le Four »; lieu propice à la reproduction de salamandres et la descente s’accentue ; les pierres roulent sous nos semelles , il faut être vigilant . Alors que nous pensions en avoir fini avec les difficultés Gilbert nous dit :  -<nous allons voir la cascade ! > les marcheurs : < il va falloir monter là ? > Gilbert : < non pas monter mais crapahuter!>(définition de crapahuter : se déplacer en terrain accidenté)et on piqueniquera là haut >….

Peu confiants mais obéissants en file indienne nous nous engageons sur une trace à forte déclivité ; nous nous aidons parfois des arbres et des mains pour nous propulser , nous obliquons à droite au cairn  et évoluons sur une minuscule sente au milieu des éboulis et finalement nous débouchons sur la cascade de Pissevache ( c’est sa forme qui a donné ce drôle de nom ) En ces temps de sècheresse nous avons de la chance de la voir couler . Nous passons sous le rideau d’eau sans se faire tremper et nous nous installons dans l’amphithéâtre naturel fait de gradins de pierres pour le casse croûte face à la chute d’eau et au frais .

Grâce au terrain accidenté nous sommes à nouveau dans les créneaux horaires ! Heureusement la descente se fera par le sentier familial préconisé par les topos de rando . Quand nous quittons les ombrages,une chaleur de plomb nous ramène à la réalité du quotidien . Mais ce 26 juin est un jour particulier pour notre amie Brigitte , le changement de dizaine çà s’arrose ! la nature s’est mise au diapason pour fêter cet anniversaire : une averse , une cascade . Nous souhaitons continuer encore longtemps nos randos à tes côtés et partager des moments d’amitié . Merci pour la pause gourmande près du four .

NB:https://fusilles-40-44.maitron.fr/sonthonnax-la-montagne-ain-massacre-de-la-ferme-de-vernon-15-avril-1944/



 

Gigny/Suran jeudi 19 Juin 2025

 

Les horaires d’été sont de mises et 8h sera l’heure de départ pour ces prochains mois avec les épisodes de canicule qui se préparent à l’horizon!Les déplacements dans le Revermont,le Jura et le plateau d’Hauteville avec les forets de sapins seront privilégiés et pourquoi pas avec des points d’eau!

Ce jeudi 7 mimirandonneurs sont attirés par la découverte de la proche vallée du Suran verdoyante à souhait avec l’odeur des foins qui nous chatouille les narines.En à peine 1 heure ,sur des routes rectilignes sans grande circulation sauf des tracteurs,nous sommes à Gigny sur Suran ( 270 hab)! Gigny est connu pour son abbatiale que nous visitons. Ce monument de l’art roman fut créé vers 890 par Bernon un noble du Comté de Bourgogne , il créera ensuite avec les fréres de Baumes les Messieurs la prestigieuse abbaye de Cluny .Le groupe pénètre dans cet édifice religieux et la fraicheur autant que l’atmosphère qui s’en dégagent nous imprègnent.Le volume et les piliers majestueux nous impressionnent!L’humidité aussi est bien présente et les moisissures auraient tendance à ressortir sur les pierres.

Au retour nous aurons à nous prononcer : soit se rafraîchir dans cette église ou s’attabler devant une bonne mousse ….. .La montée du matin se profile à l’horizon et le passage dans les prairies qui seront bientôt dites »sèches » nous conduit à une table de pique-nique sortie de nulle part, nous bénéficions d’ un point de vue à 360°.Nous sommes un peu déboussolés mais nous conservons nos repères :le Mt Nivigne,les Mts Jura,Arinthod,le chateau d’Andelot,le M’ Charvet,le relais ORTF de L’Aubépin,….Le belvédère du Fays surplombe les falaises calcaires et nous donne l’occasion d’avoir une vue sur le parcours de l’après midi avec au loin d’importants troupeaux de vaches laitières.Ce sont en majorité des montbéliardes , il faut dire qu’ici on est en zone Comté et que le lait est bien payé!Les belles futaies et les larges chemins blancs seraient-ils propices à refaire le monde de l’éducation ?

En tout cas sans s’en rendre compte, nous regagnons la vallée et le hameau de Loisia avec son panneau »source du Suran » . Eh oui le Suran prend sa source dans le Jura .L’eau sort d’une cavité en coulant paisiblement au fond d’une petite « reculée » .Il faut dire qu’en à peine 15 jours son niveau a fortement baissé par rapport à notre reco . alors que dire en plein été dans un milieu karstique!Le moulin désaffecté en contrebas n’a pas dû fonctionner bien longtemps.Un rapide coup d’oeil au sanctuaire de la déesse Epona niché dans une infractuosité et vite engageons nous sur une route montante avant que le soleil ne soit trop brûlant et surtout avant le casse croûte.

Roger part à la recherche du coin idéal pour poser les sacs à dos. nous nous contenterons d’un talus , mais rappé pour faire une bonne sieste réparatrice!Toujours à l’ombre,nous perdons de l’altitude et les prés fraichement fauchés nous tendent bien les bras pour nous reposer mais nous ne sommes pas encore « rendus ».Une biche vient nous sortir de la torpeur avant que nous traversions des hameaux où il n’ y a pas âmes qui vivent!Notre attention est bien attirée par un ancien moulin transformé en gite de France mais là aussi plus d’eau pour faire tourner la roue à godets…

Encore combien de kms?Plus beaucoup!le temps d’observer qu’ après le fauchage des 2 accotements d’un chemin d’exploitation , l’andaineuse a tout ramené au beau milieu pour que l’autochargeuse ramasse le tout.Bien vu!Cette fois Gigny est bien là!L’envie de boire une bonne mousse nous fait déguerpir rapidement mais comme pour les randos,il faudra cartographier le plan des bistrots ouverts.Celui de Jasseron en fera partie à coup sûr.



 

Ambronay jeudi 12 Juin 2025

 

La parité est respectée chez les 10 randonneurs qui prennent la direction d’Ambronay .Avec Roger en tête de file,on trouve le parking de la salle des fêtes du premier coup!Il faut dire que cette commune de 3000 habitants, située entre plaines et premiers contreforts du Bugey, est éloignée de nos différents trajets habituels!

Il fait déjà chaud et la 1ère partie de notre boucle va passer à proximité de plusieurs sites d’extraction de graviers . La carrière de VICA nous impressionne avec sa centrale à béton incorporée.les alentours ne sont que montagnes de granulats et le travail de la « dragueline »nous fait faire une pause dans un décor de champ de cultures de céréales avec des camions qui circulent sur ces petites routes…Mais c’est le passage obligé pour rejoindre Hauterives ,petit hameau coquet à l’écart des axes principaux,où se déroule un concours de pétanque à l’ombre d’arbres centenaires.Un petit détour par l’allée des 3 châteaux,nous sommes à proximité de Jujurieux et ses nombreux soyeux,et direction St Jean le Vieux.

Une voie verte remonte l’Oiselon et ses eaux claires nous amènent un peu de fraîcheur pour rejoindre notre lieu de pique-nique et tout ça à midi pile poil!Dans ce village il vaut mieux arriver à pied car avec les travaux d’assainissements,en voiture c’est une vraie galère pour retrouver son chemin,expérience vécue lors de la reco!Un spot idéal se présente à nous pour poser nos sacs à dos:un lieu de mémoire bien entretenu,des arbres,un filet d’eau,de la fraicheur, de quoi se restaurer et faire refroidir quelques pieds en surchauffe!Un cadavre de « creteux »attire notre attention mais il faut repartir sur une petite route en légère montée avec l’odeur du foin qui nous entoure et le château de Varey en toile de fond.

Tout irait bien si la charrière que l’on emprunte ne se transformait pas en bourbier et si les débardeurs n’étaient pas passés en ces lieux humides!Appuyer sur les bâtons,ne pas réfléchir et prendre la voie qui nous semble la plus adéquate pour avancer.Les souliers en portent encore les stigmates!Le côté positif c’ est que tout ça s’est déroulé à l’ombre…C’est au tour du lieu-dit Merland de nous accueillir avec la source de St Tricod alimentant le lavoir et que nous avions zappé lors de la reco comme quoi…Notre ami Teddy a travaillé par ici quelque temps à nourrir des cochons élevés en liberté et à fabriquer de la charcuterie:c’est la ferme du Gaec sur la Tour.

Encore 2 kms et Ambronay nous attend sous un chaud soleil.Nous empruntons « un cheminement , une voie verte qui dévale la pente à forte déclivité et les « Berthiller »nous conduisent direct où une de leur fille a habité tout près.Surprise,l’appartement est entouré d’une végétation bien fournie et a l’air d’être à l’abandon.Des groupuscules de collégiens avec leur référent ont l’air de répondre à un quiz et investissent les lieux. Nous ne sommes pas en reste avec la visite de l’Abbaye et ses cloitres,plus qu’à participer à une soirée de la 46 ème édition du festival d’Ambronay fin septembre sur le thème de la musique baroque.La chaleur a été encore supportable mais ne nous empêche pas de boire une mousse à la sortie de Pt d’Ain avec un merci à Florence, nouvelle retraitée et diplômée de fraiche date.



 

Leyrieu jeudi 6 Juin 2025

 

Malgré une météo incertaine ( averses ,grisaille,humidité ) 6 randonneurs ont décidé de braver ces prévisions tristounettes et de rejoindre Leyrieu dans le Nord Ouest de l’Isère .Petit village de 920 hab adossé aux falaises de l’Isle Cremieu entre le Rhône et la cité médiévale de Crémieu , à proximité de Loyettes et de la centrale de St Vulbas . Nous partons du parking de l’église au toit recouvert de lauzes et de traboules en traboules dans les lotissements, nous gagnons le chemin ombragé bordé d’un long mur de pierres ; que cache t’il ? mystère …..

Nous montons progressivement en faisant attention aux dalles glissantes , nous sommes tous en surchauffe , l’humidité ambiante n’arrange pas les choses ! La première halte à côté de lys martagon permet de se réhydrater et de continuer sur des plats montants jusqu’aux carrières . En premier c’est la carrière Lamasse et grâce aux indications d’un ouvrier nous accédons aux carrières Dannenmuller ( encore une que l’on ne connaissait pas ) . Tels des chefs de chantier nous faisons une incursion sur le site . Une des particularités du gisement c’est la présence de veines calcaires roses : c’est le rosé d’Annoisin , gravier recherché pour les cours d’habitation .

Nous traversons des champs d’orge , de blé, tournesol , très peu de pâturages . Sans transition nous débouchons sur le centre scolaire flambant neuf d’Annoisin Chantrans : une école au milieu des champs . Les enfants sont à la cantine et nous font coucou , et nous aussi on commence à avoir faim alors l’abri des boulistes sur la place muni d’une table et de bancs est l’endroit idéal Notre passage dans les rues passe inaperçu , c’est un village désert et pourtant il y a des constructions récentes au milieu des maisons typiques du Bugey .

Nous progressons à nouveau dans de grands espaces au milieu de nulle part enchaînement de champs , prés ,landes , taillis avec ronces ( aie! çà laisse des marques ) ,flore abondante ( campanules ; orchis ; genêt ; orobanche ) merci Plantnet .

Nous sommes sur le plateau des Aviateurs avec la chapelle de la Salette ou chapelle des aviateurs . Cette chapelle a été construite en 1857 après l’apparition de la Vierge à la Salette et domine la plaine de l’ain et le Rhône Historique : 2 crashs ont eu lieu sur cette colline . Le 11 septembre ( date fatidique ! ) un avion américain voulant atterrir sur la base de Loyettes est confronté au brouillard et à des ratés de son moteur droit , il reçoit des mauvaises informations d’altitude et s’écrase à proximité de la chapelle et fait 15 victimes . Le deuxième accident se produit le 6 novembre 1969 ; un pilote des forces armées canadiennes perd la vie aussi en ces lieux . Des plaques commémoratives placées autour du site rappellent ces événements tragiques .

La ligne de haute tension gâche le paysage mais quel autre moyen pour transporter la fée électricité ? Pour éviter une descente scabreuse et glissante Gilbert nous a trouvé un plan B . Nous suivons un large chemin à perte de vue , mais Bip Bip Bip : erreur de parcours , nous revenons en arrière et nous retrouvons le single camouflé dans les buissons ( certains l’avaient vu mais pourquoi prendre un itinéraire de délestage quand il n’y a pas de bouchons ! )

Une trace étroite dans les sous bois et les taillis nous conduit jusqu’à la stèle du pilote canadien , des débris de carlingue sont exposés au pied du monument . Nous nous engageons dans une longue descente en forêt très confortable pour nos genoux et nous arrivons sur le haut du village de Leyrieu toujours aussi peu animé .

Nous n’aurons pas eu de pluie ni d’orages en parcourant 15 km D 400m . Jolie découverte d’une région hors des circuits habituels de randonnée pédestre .