Catégorie : Septembre 2022

Pour cause de mauvaise météo la randonnée de Villette sur Ain s’est transformée en une sortie à la demie journée à Romans . 8 marcheurs se retrouvent à proximité de l’église en face du puits communal .Nous espérons que la petite éclaircie nous accompagnera le long de notre périple .Nous passons devant le silo désaffecté pour prendre la direction de Neuville les Dames et nous bifurquons sur la gauche aux Agnelets , joli passage en forêt pour atteindre le pont du diable qui enjambe le Renon et non l’Irance !

La petite route sillonne la campagne . Des champs de couvert végétal  (tournesols , phacélies etc ) servent de pièges à nitrates car les agriculteurs sont tenus de ne pas laisser les sols nus après les cultures ( merci Gilles pour tes explications ) . Les rosés des prés pointent leurs chapeaux blancs dans les pâturages mais les barbelés et les troupeaux nous dissuadent de les ramasser! Nous traversons le bois Tanet , des châtaignes jonchent les talus et nous arrivons à St Georges sur Renon (200hab ) ; petite église du 12éme siècle et vieux moulin en bas de la colline . Petite hésitation aux Drus ( impasse ) pour finalement poursuivre jusqu’à l ‘Ermitage et prendre sur la gauche  en direction des Chalées . Petit cours de Gilbert : une chalée est une trace dans l’herbe faite par le gibier comme des sangliers . Nous longeons des haras et nous empruntons l’allée boisée goudronnée sur environ 1 km pour déboucher sur le centre Romans Ferrari .

Ce château date du 14eme , a appartenu jusqu’en 1718 à la famille de Varax puis vendu aux Ferrari ; pillages , incendies , reconstructions entre 14éme et 19ème . En 1912 le dernier comte de Romans légua ses biens à la comtesse de Dormy qui fit don de ce domaine à une association de l ‘Indre pour l’aide aux enfants tuberculeux . Reconverti en centre de rééducation fonctionnelle spécialisée pour enfants grands brûlés , polytraumatisés et traumas crâniens . En 1966 de nouveaux locaux sont créés dans l’enceinte du château et à partir de 2001 transfert de ces patients à Miribel situé plus près des grands centres médicaux lyonnais .

Depuis 2007 c’est un foyer d’accueil médicalisé pour adultes polyhandicapés  (50 places ) . Nous regagnons le village par le futur lotissement d’où émergent déjà de nouvelles maisons . Le ciel devient menaçant et la température chute ; vite aux abris ! nous avons échappé à l’averse une fois de plus . 12Kms pour un D +de103 m

La rando du lac Genin devait se faire au mois d’Aout mais les incendies du Jura ont bousculé nos plans : l’accès aux forêts était interdit . Quand nous arrivons à 9H 30 devant l’auberge , fief de la famille Godet , le soleil est timide .La vapeur d’eau remonte du lac , la nuit a du être frisquette . Des collégiens ont déjà investi les lieux pour une journée multi sports en pleine nature et nous aussi

Vite , vite , mettons nous en route pour nous réchauffer ! après une petite grimpette dans les sapinières nos membres engourdis sont décoincés . Quel plaisir de retrouver les clairières ensoleillées ; au loin Giron et le crêt de Chalam .A plusieurs reprises nous évitons les routes goudronnées en nous faufilant dans des traces en lisière de forêts . Quelques champignons pointent leurs chapeaux à travers les mousses : langues de boeuf; bolets;russules ;lépiotes et des jolies amanites tue mouche ( toxiques) .Nous passons devant les écuries de Jade ,un domaine perdu dans les bois , un paradis pour chevaux et ânes .Soudain le ciel bleu filtre à travers les troncs de résineux , nous dominons les grands espaces de la prairie d’Echallon .

La blancheur du monument du maquis illumine ces pâturages verdoyants . Cette pyramide de 7m érigée en 1947 commémore l’aide des alliés aux maquis de l’Ain et du Haut Jura entre 1943 et 1944 .Là eurent lieu des parachutages d’armes et de vivres . Nous faisons notre pause déjeuner en ce lieu de mémoire . Puis nous nous remettons en jambes sur un joli chemin blanc . Les montées tant redoutées arrivent ; les raidillons s’enchaînent , la sueur perle sur les visages malgré la fraicheur des sous bois . Nous empruntons un chemin d’exploitation forestière , nous surplombons la ville d’Oyonnax et en levant la tête nous découvrons des falaises abruptes : et si un rocher dégringolait , et si ———- nous jouons à nous faire peur .Alors que le parcours semblait s’adoucir : un obstacle bloque la file des randonneurs . Un mikado géant d’épicéas abattus dernièrement par les bûcherons . Chacun sa technique pour surmonter ces obstacles et gare à la résine ( la poix ) sur les pantalons !

Petite descente sur des pierres glissantes et qui roulent ( tout ce qu’on aime !) des prairies et la récompense finale : LE LAC ; situé à 850 m d’alt ,profondeur 19m , lac naturel , véritable joyau d’un bleu profond implanté dans un écran de verdure au milieu des sapins et des épicéas surnommé le petit Canada du Haut Bugey . Nous finissons la rando en apothéose .