De bonne heure et de bonne humeur ! 12 randonneurs sont au RV à 7h30 sur la place de Montcet pour rallier Bombois au bord de la rivière d’Ain . Nous pensons ainsi échapper aux fortes chaleurs de l’AM . Mais ce matin la T° est redescendue et on respire enfin . Nous nous garons à proximité du four banal qui a la particularité d’avoir 2 foyers .Il a été construit en 1817 grâce à un don d’argent de Louis XVIII en remerciement des denrées réquisitionnées par les armées autrichiennes . Nous traversons la route départementale et nous empruntons la chaussée qui longe la rivière d’Ain couleur émeraude . Des cygnes ont élu domicile sur des ilots face aux falaises de Chatillon , de nombreux pontons installés sur les berges attendent les pêcheurs ; nous apercevons la reculée de Corveissiat et nous montons progressivement sur une piste carrossable jusqu’à Granges . La chapelle St Antoine un peu à l’écart du hameau se distingue bien car elle a bénéficié d’une restauration sur plusieurs années ( nombreux concerts ) .
Nous suivons la route jusqu’au vieux moulin , autrefois tournerie dixit le propriétaire . Un bief aux eaux écumantes bondit de roches en roches et après le virage c’est le moment redouté : la montée . Nous nous enfilons dans les bois ; après quelques épingles nous abordons des pentes rectilignes , l’effort nous fait transpirer mais heureusement il ne fait pas trop chaud . Un petit replat : c’est l’emplacement des ruines de la ferme de Vernon ( monument et pancartes informatives évoquent la famille fusillée par les Allemands le 15 Avril 1944 ) C’est toujours aussi émouvant ! Pendant 20mn nous poursuivons la montée sur des chemins forestiers et en haut une petite averse nous surprend .
Merci Marie Martine d’avoir pris le temps de sortir la cape , tu as conjuré le sort la brumisation a été de courte durée et les feuillages nous ont abrités . Nous évoluons dans des combes , pâturages , lisières embroussaillées et bientôt les premières maisons d’Heyriat apparaissent ( ferme , atelier , four, lavoir , maisons de pierres ornées de rosiers ) le château dont nous devinons une tour est entouré d’un immense mur qui ne laisse rien apparaitre . Il a été brûlé en partie en juillet 1944 .
Un arrêt s’impose , nous avons un gros problème, nous sommes en avance sur l’horaire et il est bien trop tôt pour manger . Alors nous prenons un train de sénateur et nous parcourons la verte campagne , quelques charolaises daignent se relever pour nous saluer , elles ne sont même pas barricadées . Le sentier sur la crête nous offre un très beau regard sur Cize , Grand Corrent , Racouze et le Revermont . Nous passons devant le puits de « Tre le Four »; lieu propice à la reproduction de salamandres et la descente s’accentue ; les pierres roulent sous nos semelles , il faut être vigilant . Alors que nous pensions en avoir fini avec les difficultés Gilbert nous dit : -<nous allons voir la cascade ! > les marcheurs : < il va falloir monter là ? > Gilbert : < non pas monter mais crapahuter!>(définition de crapahuter : se déplacer en terrain accidenté)et on piqueniquera là haut >….
Peu confiants mais obéissants en file indienne nous nous engageons sur une trace à forte déclivité ; nous nous aidons parfois des arbres et des mains pour nous propulser , nous obliquons à droite au cairn et évoluons sur une minuscule sente au milieu des éboulis et finalement nous débouchons sur la cascade de Pissevache ( c’est sa forme qui a donné ce drôle de nom ) En ces temps de sècheresse nous avons de la chance de la voir couler . Nous passons sous le rideau d’eau sans se faire tremper et nous nous installons dans l’amphithéâtre naturel fait de gradins de pierres pour le casse croûte face à la chute d’eau et au frais .
Grâce au terrain accidenté nous sommes à nouveau dans les créneaux horaires ! Heureusement la descente se fera par le sentier familial préconisé par les topos de rando . Quand nous quittons les ombrages,une chaleur de plomb nous ramène à la réalité du quotidien . Mais ce 26 juin est un jour particulier pour notre amie Brigitte , le changement de dizaine çà s’arrose ! la nature s’est mise au diapason pour fêter cet anniversaire : une averse , une cascade . Nous souhaitons continuer encore longtemps nos randos à tes côtés et partager des moments d’amitié . Merci pour la pause gourmande près du four .