Treffort jeudi 25 Septembre 2025
Changement de programme ; en raison d’une météo maussade et très fraîche la rando aura lieu l’après midi à Val Revermont plus exactement à Treffort . Une cité médiévale à flanc de colline que l’on croit connaitre mais qui réserve toujours de nouvelles surprises . 21 randonneurs ( un record ) investissent le parking du complexe sportif et sont préparés mentalement à subir quelques averses . Nous empruntons la voie douce ensablée en contrebas du village sur environ 1 km et nous abordons la grimpette dans des ruelles et dans des passages plus secrets au milieu des jardins et des fortifications .
Nous débouchons sous les halles datant du 14ème siècle avec un remarquable travail de charpente , nous nous enfilons dans la rue enherbée du Fiscal ( heureusement à présent les impôts sont prélevés à la source sinon on n’ échappait pas à un contrôle ! ) Les hautes maisons anciennes en pierres encadrent les rues Perceval et Ferrachat ; nous passons dans une traboule qui nous conduit à l’église ( ouverte ) Nous apprécions la sobriété des lieux . Arrêt sur la place du tilleul où plutôt des 2 tilleuls de Sully ( plus de 400ans ) ; ils ont été renforcés par des câbles pour éviter qu’ils ne se séparent , le tronc est vidé de sa » substantifique moelle » ( Rabelais) et laisse apparaître la lumière par endroits . De ce promontoire nous admirons la plaine bressane et nous essayons de repérer des lieux familiers
Nous sommes aussi devant l’entrée du château , le portique est fermé . Cet édifice a été reconstruit sur les ruines de l’ancien château féodal et a appartenu aux seigneurs de Coligny, de Bourgogne ,comtes de Savoie et a connu de nombreuses destructions ; en 1909 il a été racheté et reconstruit par l’architecte départemental de l’Ain : Tony Ferret . Laissé à l’abandon il reprend vie grâce à la passion de Michel Piroux , industriel métallurgique
renommé de Treffort . Il a engagé des travaux monumentaux depuis 5 ans et cette forteresse est devenue un lieu culturel ( musée, restaurant, fêtes médiévales , visites pédagogiques etc ) ce site n’est pas classé monument historique ce qui facilite la restauration . Le village bénéficie de cet attrait touristique et redécouvre son riche passé patrimonial par de multiples plaques signalétiques . Nous suivons les remparts fraichement restaurés et nous prenons la direction de Cuisiat par le sentier ethno botanique .
Petit moment de recul car une chasse est en cours , nous restons sur le parcours fléché et nos bavardages vont signaler notre présence . Le paysage a bien changé si l’on se réfère aux panneaux explicatifs échelonnés sur le sentier Le vignoble des » Cavets » a disparu , un pâturage est encore exploité malgré l’emprise des broussailles , merci à nos portiers bénévoles pour l’ouverture et fermeture des barbelés . Alors que nous descendons sur Cuisiat une averse obscurcit les 3 monts ( Mt Myon , Châtel , Montfort ) mais une légère brise la détourne sur un autre vallon ; vite rangeons nos capes pour mieux conjurer le sort . Nous reprenons notre itinéraire par une longue montée progressive sur une sente qui sera bientôt recouverte de ronces si l’entretien de la trace n’est pas fait . Nous dominons le vallon verdoyant de Vaux et les rochers de la Cabatane . Nous recouvrons un peu plus de clarté au belvédère des bans des chasseurs .
Profil descendant pour rejoindre le château par le sentier des orchidées qui en automne sont remplacées par des cyclamens et quelques asters . Un rayon de soleil illumine les murailles de la forteresse . Le nouveau chatelain a défriché les terres pour implanter une vigne dénommée Angèle du nom de la propriétaire du terrain et installer des ruches . Nous arrivons derrière le château , nous jetons un coup d’oeil à travers les lames du portail ( trébuchet , statues , donjon ) et nous empruntons le chemin de ronde et les rues aux multiples fontaines .
Sans transition nous arrivons sur la place du champ de foire et de la mairie qui ont bénéficiées de travaux de restaurations en respectant l’ancien et le nouveau coeur de village . La rando se transforme en balade gourmande grâce au flan à la courgette de Brigitte ( une tuerie ) et aux cookies de Flo . Nous quittons le Revermont heureux d’avoir pu profiter d’une météo clémente .
Clochemerle jeudi 18 Septembre 2025
Toutes les routes mènent à Salles Arbuissonnas dans le Beaujolais département 69 , 780 hab , mais avec quelques km en plus au compteur pour certains . Le regroupement final se fait sur le parking de la place du Breuil face au prieuré . Nous sommes 17 et la journée s’annonce ensoleillée voire très chaude . Nous débutons par une balade culturelle dans le parc du chapitre , l’ancien monastère , le cloître , l’église . Ce prieuré a été fondé au 10ème siècle par 3 moines de Cluny . En 1301 les bénédictines les remplacent et vont transformer la vie austère monastique en vie mondaine . Ces chanoinesses comtesses font partie de l’aristocratie , elles font construire de splendides maisons que nous admirons en empruntant les ruelles montantes du bourg .
Tout doucement nous nous élevons sur une colline ; le Beaujolais ce n’est pas plat ! de toutes parts une multitude de villages et de hameaux sont perchés au coeur du vignoble . Les vendanges sont terminées mais il reste encore des parcelles avec des « conscrits » et c’est parti pour le grumetage , avis général : très sucré mais petites grappes . Nous parcourons des chemins serpentant dans les vignes où il n’est pas trop facile de se diriger ( trop de traces ). Au loin nous reconnaissons le Mt Brouilly et c’est un enchaînement de montées raides ( pas très longues) , de petits replats pour mieux reprendre notre souffle et admirer le paysage , de descentes dans les bas fonds des vallées .
Quelques pâturages subsistent encore , de beaux domaines sont éparpillés dans cette campagne ( ça ne sent pas la misère ! ) . Nous apercevons le village de Vaux en Beaujolais accroché à flanc de coteau mais à chaque fois qu’on le découvre en haut d’une colline , il se dérobe . Une ultime » déboulade » et une grimpette en lacets , des escaliers et nous atteignons enfin notre but ; il est midi .Nous sommes sur la place du petit Tertre de Clochemerle _Vaux en Beaujolais 1150 hab , cette bourgade doit sa renommée au roman satirique » Clochemerle » de Gabriel Chevallier ( 1937 ) .
Le départ de l’histoire se situe en 1923 , le maire décide d’installer une pissotière à l’entrée d’une impasse juste à côté de l’église par mesure d’hygiène et à des fins politiques ce qui déclenche un tollé général . Gabriel Chevallier s’est inspiré de ce fait divers et raconte les querelles mesquines des villageois ; son livre a été traduit dans de nombreux pays et a inspiré des films ( Fernandel) des operettes et téléfilms .
Nous retrouvons les personnages du roman sur la fresque colorée qui s’inspire des illustrations d’Albert Dubout célèbre caricaturiste humoristique ( le curé , la bigote , les amoureux , le cocu , le notaire , l’instit ) et c’est au milieu de cet univers clochemerlesque que nous déjeunons sur des tables ombragées sous une tonnelle couverte de glycines . La pissotière ou vespasienne objet de tous les litiges est à la proue du belvédère .
Pour ceux qui auraient un besoin pressant elle est cadenassée donc il faut se diriger vers des wc fonctionnels indiqués avec des panneaux humoristiques . Nous déambulons sur cette esplanade haute en couleurs ( jardinières parlantes avec des extraits du livre , théâtre automatique : c’est le tango de clochemeeeeeeeerle ! , le musée de l’auteur , la cave ( Beaujolais village ) . Puis nous gravissons les hauts du village par paliers successifs illustrés des personnages pittoresques grandeur nature du livre ( curé sur son vélo ) ; nous repartons par monts et par vaux sous la chaleur , les coins ombragés sont les bienvenus et quand un raidillon survient nous demandons à notre guide de prendre un chemin de traverse moins pentu .
Nos batteries commencent à se décharger comme sur un VAE . Nous atteignons la croix de la passion d’Arbuissonnas et son église après une bonne transpirée . Vite vite une dernière cueillette de raisins; c’est pour Jean Pierre .
Soudain le clocher de Salles surgit et redonne le moral à la troupe bien qu’il faille encore grimper . Tout se termine avec des pâtisseries et des éclats de rire , il n’y a pas d’esprit clochemerle chez les mimirandonneurs .
NB:croix de la passion
https://fr.wikipedia.org/wiki/Croix_de_la_Passion