Jeudi 26 Mai 2022 Apremont



 Jeudi 27 Mai , jour de l’Ascension ( tout un programme ! ) . Nous nous retrouvons à 10 sur les hauteurs de Nantua , plus précisément sur la route d’Apremont à proximité de la ferme du Molet ( pour un départ de  rando ! ) . Nous empruntons le sentier des Italiens à travers la forêt de sapins . Il fait frais mais après une succession de montées et de descentes nous sommes réchauffés . Nous devinons le village du Poizat ; Menthières et le crêt de la Goutte ; Charix est en contre bas . Retour dans les sapinières jusqu’au col du Sentier . La rando se durcit : escalade dans les éboulis sur une trace balisée puis cheminement sur la ligne de crêtes . Un promontoire débroussaillé ( lieu d’envol de parapentes ) est l’endroit rêvé pour la pause casse croûtes .

On surplombe Apremont et au loin la plaine d’Oyonnax ; les 5 éoliennes sont face à nous . Grâce à l ‘oeil aiguisé de Gilles nous observons un renard en chasse dans les prés . Nous reprenons notre périple sur un parcours en montagnes russes ; la descente finale se fait à flanc de falaises mais sans danger . Nous nous retrouvons dans un pré avec les vaches au milieu d’une immense ferme ( Gaec des sapins ferme Levrat ) . Il y a même un magasin ; Michèle est contente ; mais il est fermé ! Traversée de Grand Vallon ( maison de mon amie Anne , que de souvenirs ! ) et de Petit Vallon ( mairie , église ) qui constituent avec le hameau d’Ablatrix la commune d’Apremont ( 10 km d’Oyonnax et de Nantua ) .Le lac Genin est proche en prenant les routes forestières . Notre groupe ne passe pas inaperçu ; des Maranes ( nom des habitants ) viennent à notre rencontre pour engager la conversation .Une grosse montée derrière l’église nous permet d’atteindre le chemin des éoliennes .

Les premières pâles surgissent en haut des sapins . Cette fois nous en comptons 5 et non 8 comme lors de la reconnaissance ! . Nous suivons le chemin d’interprétation sur une route carrossable bien empierrée . Il fait chaud  l’hiver en période de fortes gelées le site est interdit car des glaçons peuvent tomber des pâles en action . Nous passons au pied de ces édifices , le bruit est supportable ( une grosse machine à laver ) . Une large route venant de Martignat a permis d’acheminer le matériel . Nous retrouvons l’ombre des conifères , les prairies fleuries et bientôt la route de Nantua à la ferme du Molet . Nous remontons aux voitures dans un pâturage ; c’est la dernière grimpette et cela nous donne du tonus . Jolie balade de 16 km avec D= 450 m .

Extrait du Progrès 

Les cinq éoliennes produisent de l’électricité depuis mars 2020

… et le village ne regrette pas son choix

Cela n’a échappé à presque aucun habitant du haut Bugey, depuis dix mois, les cinq moulins d’Apremont tournent en générant de l’électricité. L’aboutissement d’un vieux projet, esquissé en 2006 (lire parailleurs), à l’initiative d’une municipalité volontaire et d’une population consentante. Ses crêtes forestières,propices à l’éolien, lui promettaient une source de revenus supplémentaire. Voire un parachute : la récente crise du marché du bois, liée à la sécheresse et à la prolifération des scolytes, met à mal les budgets des communes trop dépendantes. Mais, au regard des inconvénients de l’éolien (bruit, emprise foncière, impact visuel…), Apremont a-t-elle eu raison ?

Quant au bruit, « ce serait mentir de dire qu’il n’y en a pas. On l’entend, quand on est en dessous.Mais ce n’est pas insupportable.« Vous savez, je n’étais pas un fada de l’éolien… J’avais quelques craintes. » À l’heure d’un premier bilan, pas question pour Claude Doche, le maire d’Apremont ,d’occulter les points négatifs ou les imprévus du parc exploité par la société Enercon .Même s’il le qualifie d’« hyper positif » et de « bien positionné».
Un point noir : le déboisement Environ 5 hectares de forêt ont été « avalés », comme prévu, par le chantier. « Le seul bémol »pour Claude Doche. « C’était une zone verte réputée pour la chasse,les champignons et la promenade.» Un reboisement sur 4 hectares route du lac Genin compense cette perte. Et le maire juge les chemins créés « utiles pour l’exploitation et la surveillance
forestière ». En revanche, « l’impact visuel est un peu plus fort que ce à quoi je m’attendais avec peu que les jours de brouillard ».Au village, les mesures de décibels avaient été réalisées avant le chantier ; d’autres sont effectuées depuis la mise en route. En cas de dépassement des seuils réglementaires,
les éoliennes peuvent être freinées. « On n’a pas eu besoin de le faire », précise l’élu.
Le point fort :l’argent réinvesti Apremont n’a pas désiré ses moulins que pour la beauté du geste. Son conseil municipal, dès 2006, a voulu s’offrir une diversification financière. Un sens de l’anticipation que Claude Doche bénit, à l’heure où les revenus tirés du bois (80 000 euros par an en moyenne) fondent de moitié.« Cette année, on va percevoir 50 000 euros issus du parc. Et,grâce à une loi récente, on va percevoir 20 % de l’Imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau (Ifer). Soit un bonus de 15 000 euros. »Le village peut ainsi investir. La preuve avec son projet de mise en accessibilité de la mairie, doublé d’une création de cantine pour les écoliers qui devaient jusqu’ici
prendre le car pour se rendre à Charix. Coût total estimé :500 000 euros.
La surprise : la zone de sécurité « anti-glace »Il y a un imprévu qui a surpris Claude Doche. La nécessité d’une zone de sécurité de 100 m autour des pylônes, de décembre à mars. « Car de la glace peut se former sur les pales. Et elles peuvent la projeter » avant la fin de l’arrêt automatique. Des barrières
provisoires ont donc été installées cet hiver. Avant un dispositif pérenne l’an prochain.

Le parc éolien sur cinq hectares dédiés,le parc d’Apremont comprend cinq éoliennes d’ u n e p u i s s a n c e d e 2,35 MW, soit la production théorique de 24 millions de kWh par an. C’est environ la consommation de 7 000 foyers hors chauffage. Les machines mesurent 190 m de haut,et présentent une envergure de 103 m. Enercon a investi environ 15 millions d’euros dans l’opération, pour une exploitation sur vingt voire trente ans.

Antoine DELSART