Les Eoliennes jeudi 10 Octobre 2025

Notre espoir de retrouver le soleil à Corlier s’est envolé au fur et à mesure de notre trajet ; la grisaille de Montcet s’est transformée en brouillard épais sur les reliefs . Le point de ralliement a lieu sur un parking sur la route de Lantenay et le brouillard  » pisse  » ce n’est pas très engageant mais il en faut plus pour décourager 15 marcheurs motivés . Le but de la journée est de parcourir le chemin des éoliennes de Corlier .

Nous commençons à monter sur une petite route goudronnée jusqu’à une plateforme où un forestier décharge des grumes à l’aide d’une méga  » pince à sucre  » , nous admirons sa dextérité . Nous poursuivons notre ascension sur un sentier caillouteux et humide , plusieurs arrêts sont nécessaires pour se regrouper et adapter notre habillement : nous n’avons plus froid ! . Soudain :  » elle est là !  » mais où ? devant toi  » c’est l’éolienne n° 8 . Une masse sombre fantomatique émerge de la purée de pois et en levant la tête on entraperçoit les pales du mastodonte . Le parc éolien a débuté en 2016 et comprenait 9 éoliennes ; 5 sur la commune d’Yzenave ,2 sur Vieux d’Izenave , 1 sur Cerdon , 1 sur Labalme mais en 2018 une éolienne d’Izenave a brûlé accidentellement (????) et n’a pas été remplacée .

Nous reprenons une large route ensablée dans la forêt créée pour la construction et la maintenance de ces aérogénérateurs . Le léger bourdonnement d’une éolienne monte au dessus des arbres mais nous ne voyons rien , et  continuons sur la piste jusqu’à la table de pique nique et au point de vue ! Pas la peine de dépenser de l’énergie pour monter au crêt de l’avocat 1050m ( 15 mn ) il n’y a  » point de vue  » . Les éoliennes c’est fini pour aujourd’hui , et dire que c’était le but de la rando !

Nous avons toujours bon moral et nous prenons plus de temps à admirer les sous bois . Un sentier humide et bourbeux nous réserve une surprise:une multitude de champignons multicolores ont poussé sous les sapins ou sur les troncs .A part les amanites tue mouches toujours aussi belles et toxiques nous ne les connaissons pas alors prudence mais nous ont fait oublier l’humidité ambiante . Nous quittons les sapinières pour les bois de hêtres aux couleurs mordorées sur un chemin plus praticable .

Mais toujours pas d’endroit propice pour manger , il est 12h45 ,et Miracle ! nous voyons apparaître en lisière de forêt une vieille maison abandonnée ; pas de volets , fenêtres vides , portes délabrées , on peut rentrer comme dans un moulin. Alors tels des réfugiés à la recherche d’un toit nous squattons l’écurie . C’est un hôtel 3 étoiles ( trous dans la toiture , toiles d’araignées ) les rebords des crèches et les bottes de foin moisies font office de sièges mais nous sommes à l’abri ( ambiance Halloween ) . Ah si les murs pouvaient parler cette ferme a sûrement vu passer des générations de paysans !

D’après la carte IGN,nous sommes à Chativonne et  sommes contents de retrouver un peu plus de clarté à l’approche de champs verdoyants aux alentours. Consternation de tomber sur un dépotoir clandestin ( machines à laver , camions nez de cochon) , quelques maisons en piteux états au carrefour des Combets et nous empruntons la petite route connue des cyclistes aux mollets aiguisés qui part du Val d’Enfer à Cerdon .

Au milieu de nulle part surgit le domaine de la Sauge (, tisanes , miellerie ) et un peu plus haut on va chouiner on est au lieu dit de Chouin ! une haute maison aux volets verts ( ancienne colo, aérium ?) a été transformée en gîte avec piscine , salles de réception, etc… c’est le gîte du Grand Dehors . Le brouillard continue de nous envelopper sur cette route communale étroite et de virages en virages nous nous élevons progressivement pour retrouver notre ami forestier qui transborde inlassablement les troncs de sapins à l’aire de stockage . Alors que nous rejoignons les voitures une petite éclaircie nous permet d’entrapercevoir la Combe du Val . Nous aurons fait acte de résilience pendant 15 km pour s’adapter aux conditions climatiques et néanmoins prendre du plaisir .

NB:infos sur LeGrandDehors

https://www.legranddehors01.fr



 

Berthiand jeudi 3 Octobre 2025

 

Nous quittons Montcet sous la grisaille , à Ceyzeriat nous plongeons dans un brouillard laiteux et dans la vallée de l’Ain c’est la purée de pois : ça promet ! mais dans la montée du Berthiand à 1km du col (780m) ,notre lieu de rendez vous , brusquement nous sortons des ténèbres .

Le soleil et une avalanche de ciel bleu nous aveuglent ; c’est violent il nous faut un petit temps d’adaptation . C’est bien connu , la lumière rend euphorique , les 21 randonneurs ont le moral au beau fixe en descendant sur une petite route et en apercevant la mer de nuages sur la Bresse , nous avons une pensée pour ceux qui vivent en dessous . La nuit a du être froide , les prés sont encore recouverts de rosée , les génisses et le taureau dégagent de la vapeur d’eau .

Le hameau de Mens , on prononce Mince, ( commune de Leyssard ) est encore endormi , petit moment d’inquiétude quand nous apercevons une bande brumeuse qui s’est échappée de la cocotte minute du côté de Poncin et qui s’élève à flanc de coteau . Nous poursuivons la grimpette jusqu’au relais hertzien et là ! malheur , un voile d’humidité nous enveloppe ; nous avons crié victoire trop vite . Nous assistons à une lutte entre la brume et les rayons filtrants du soleil mais peine perdue c’est la brouillasse qui remporte la bataille et qui efface le relief et les sentiers .

Nous progressons en lisières de forêts sur de larges chemins , les odeurs de mousses , de fougères et de résines de sapins sont sublimées par l’humidité ambiante. Nous découvrons le site des 3 puits romains de Vieillat à proximité de la voie romaine qui servaient à alimenter en eau le bétail . Nous ne nous attardons pas car une petite bise s’est levée et nous refroidit . Alternance de bois et de pâturages et nous voilà sur le site des marais des Lèches d’origine glaciaire sur 4 ha , des travaux d’aménagements ont été réalisés pour mettre en valeur la faune et la flore de ces milieux humides . Les tables de pique nique sont désertes alors qu’en 2020 nous avions eu du mal à trouver une place .

Aujourd’hui c’est une autre ambiance mais elle a son charme aussi . Des silhouettes fantomatiques empruntent les pilotis jusqu’au ponton d’observation à travers une végétation marécageuse . Les lèches ou carex en font partie . Un petit étang siège au milieu des tourbières et des joncs , il ne serait pas étonnant de voir surgir une créature légendaire au dessus des fumeroles . Nous revenons sur nos pas pour reprendre la direction de la fontaine Cabuche , ancien abreuvoir taillé dans la pierre alimenté par une fontaine à roue , roue qui a disparu !

Nous continuons jusqu’au hameau d’Etables commune de Ceignes , les premiers bâtiments se devinent dans la brume . En montant à la chapelle nous lions conversation avec des habitants très sympathiques et nous admirons une maison décorée avec des pots de fleurs peints et une autre bien fleurie . Déception la chapelle est enveloppée dans une chape de brouillard ! Mais où va t’on manger ? Le lavoir ? non il est trop exposé aux courants d’air ,ce sera pour certains le four banal avec bancs et plots à l’abri , il y a même un défibrillateur et pour d’autres les murs du cimetière car un halo lumineux perce le voile nébuleux et réchauffe l’atmosphère .

Soudain MIRACLE le brouillard redonne le paysage qu’il nous avait volé ; on découvre peu à peu les éoliennes de Corlier , l’aire de l’autoroute de Cerdon , Ceignes , Chevillard , les falaises de Nantua . La chapelle St Laurent (12 ème 13 ème siècle ) fraichement restaurée resplendit sous le soleil . Les travaux ont duré plus de 3 ans et ont couté 1 M d’euros . Tout ragaillardi par la chaleur et la lumière nous nous élançons en direction de Chapiat ( fontaine abreuvoir avec roue cette fois ) nous empruntons à nouveau les chemins forestiers ensoleillés en ligne de crêtes ; au loin on aperçoit les éoliennes d’Apremont , les monts Jura et le brouillard qui monte du pays de Gex .

Nous terminons la rando sous le soleil et un ciel bleu sans nuages et à travers des prés verdoyants ; les vaches en file indienne nous suivent de l’autre côté de la clôture ; la ferme des monts du Berthiand est déjà en vue et le parking est à 50 m . Le brouillard et le froid ne sont plus qu’un lointain souvenir , réconfort avec une profusion de pâtisseries et ce n’est pas fini un rendez vous est fixé à Ceyzeriat par Gilbert il tient à arroser son anniversaire . n’oublions pas l’essentiel nous avons parcouru 15 km et D+ 300m