Auteur/autrice : Gilbert

18 randonneurs sont au rendez vous fixé sur la place Sans Soucis à Jasseron . Nous sommes tous dans le même esprit d’autant plus que l’AM s’annonce sous les meilleurs auspices : soleil et grand ciel bleu , cela faisait longtemps ! Nous commençons par la grimpette en direction de la Tour de Jasseron mais nous obliquons à gauche en direction de Meillonnas . Nous progressons en file indienne sur un long sentier balcon recouvert de feuilles au milieu des buis décharnés et moussus .Des arbres déracinés encombrent parfois la trace et nous obligent à faire des exercices de gym . Notre pilotage automatique s’interrompt brusquement : la piste descend verticalement entre les arbres et les pierres dissimulées sous les feuilles mortes .

Concentration maximale si tu ne veux pas  » t’aplaventrer « ….. Chacun son style , ses trajectoires , les appuis sont plus prononcés et les bâtons sont très utiles . Michelle a trouvé ses boys pour affronter la difficulté ,une vraie danseuse de cabaret ! Nous reprenons un chemin plus large et avant d’arriver au château de la Rochette ( petite maison bourgeoise qui surplombe le village de Meillonnas ) nous faisons causette avec un couple de Buellassiens . Au petit jeu , »mais t’ai qui toi »c’était pas gagné!

Nous arpentons les rues des nouveaux lotissements , nous admirons un superbe plaqueminier chargé de fruits ronds orangés: les kakis et comme nous sommes de fins gastronomes nous consultons les menus de l’auberge du Vieux Meillonnas .

Mado se retrouve en terre connue :la maison de son frère, son école et bientôt sa maison d’enfance au hameau de Sanciat .Le calvaire gothique du 15 ème trône sur la place , la croix fleuronnée représente le christ et la Vierge avec en dessous les 4 évangélistes . Miracle ! en actionnant la pompe de la fontaine Gilles fait surgir une eau limpide . Nous prenons le chemin de la fruitière et nous arrivons au hameau des Oeures ( eh oui on en voyait les heures …) mais à part le maraichage et le verger de la Butte Rouge en vraie permaculture il n’y a rien à voir alors nous regagnons la forêt de Jasseron qui à cette époque nous gratifie de ses couleurs éclatantes . Au loin la brume sur la Saône bouche l’horizon, il fait déjà plus frais .

Nous passons devant le cimetière qui a eu son heure de gloire grâce à la chanteuse Emily Loizeau ; chanteuse franco britannique des années 2000 compositrice de la chanson Jasseron cf You Tube:  » une concession , une jolie concession dans le petit cimetière de Jasseron . » Cela ne nous tente pas , nous sommes contents d’avoir pu profiter d’un joli temps automnal et c’est tout revigoré que nous repartons en Bresse .

Un rayon de soleil et une météo clémente ont fait sortir 20 randonneurs de leur hibernation pour découvrir ou redécouvrir les alentours de Sulignat . Petite bourgade de 650 hab connue pour la fête de la frite le 14 juillet ,nous aussi on a la frite et cela s’entend , la place du village est animée par la joie de nos retrouvailles ! Ne perdons pas de temps la nuit tombe vite .

La longue file de marcheurs s’étire sur les petites routes et les bandes herbeuses , les cultures de sorgho ondulent sous les rafales de vent . Le ciel est lumineux et on peut apercevoir le Beaujolais . Nous pénétrons dans les bois , les chemins sont humides voire boueux et jonchés de feuilles mortes . Le soleil filtre à travers les dernières frondaisons et nous offre de superbes miroitements . Les odeurs d’écorces ,de mousses et de champignons imprègnent cet univers .

Et voilà que nous retrouvons ce champignon rouge qu’Elyane avait trouvé en forêt de St Martin à Polliat . L’anthurus d’Archer est un champignon exotique originaire d’Australie dont les spores ont été transportées dans les ballots de laine , il pousse dans l’humus des forêts de feuillus , il se montre sous la forme d’un oeuf blanchâtre qui éclate et libère 4 à 6 branches rougeâtres et maculées de taches de gelée brune , il répand une odeur de charogne qui attire les mouches . C’est sûr on en mangera pas !

A la sortie de la forêt la verdure des pâturages nous éblouit et passons à ras d’une zone de captage d’eau. Ce fut un grand moment de solitude lors de la reco ce mardi lorsque le bief du Bourdon ,alimenté par 5 sources, avait littéralement inondé le passage .Pas moyen à ce moment là de rejoindre  la station de pompage du Renom qui alimente 7 communes environnantes !

Nous ne pouvons pas ignorer ses bâtiments rouges sur la colline qui tranchent avec les couleurs automnales . Nous progressons dans cette campagne vallonnée et soudain des grognements et des masses sombres surgissent en lisière de forêts : c’est un élevage de porcs en plein air . Ils semblent bien appréciés les bains de boue ! Le château d’eau et l’église sont en vue , le ciel s’assombrit et le vent se lève , il est temps de regagner le parvis de l’église et sa jolie halle . Nous avons rechargé les accus pour une semaine et cela redonne la pêche .

Notre site météo favori , Météorad , a prévu une accalmie entre 14h et 17h  alors vite , vite ne perdons pas de temps . Départ 13h de Montcet en direction de Verjon . L’averse vient de s’arrêter lorsque nous arrivons sur la place de ce petit village du Revermont . Il ne fait pas froid mais l’humidité est bien présente. 

La rivière le Solnan est en crue et crache des eaux bouillonnantes dans un grondement assourdissant . Les 6 randonneurs partent en direction de l’écluse, du pont de pierre voute et de la roue à aubes qui entrainait autrefois une pompe servant à remonter l’eau en haut du village . Petite grimpette pour découvrir le château qui date du 13e ( privé ) , nous longeons les murs imposants et après ce petit crochet nous empruntons le chemin des moulins qui passe le long du Solnan . Ce torrent qui va finir en rivière de 61 km prend sa source dans ce site verdoyant.Il est alimenté par une résurgence située dans la roche , cette source est une émergence karstique provenant du Val d’Epy . Plusieurs moulins , une cartonnerie, une scierie s’étaient implantés sur les rives . Les bâtiments sont à l’abandon ou en restauration . L’accès à la résurgence est interdit et fermé ; dommage nous ne verrons pas le jet du Dauphin au flanc de la falaise !

Nous quittons ce monde aquatique pour nous élever sur le sentier du mont Verjon . Les arbres finissent de s’égoutter , nous bifurquons à gauche  pour revenir sur les hauteurs du village . Nous alternons entre clairières et bois ; les vents tempétueux des dernières semaines ont couché de nombreux arbres ce qui nous oblige à faire des sauts d’obstacles ( Pagneul est bien meilleur que nous ! ) Nous zigzaguons entre les flaques mais les chemins restent praticables . Des tirs et des aboiements troublent la tranquillité des lieux , les chasseurs ne sont pas loin mais nous ne les verrons pas . Nous suivons la route de Dingier et soudain nous virons  pour plonger dans la combe de Salavre . Les pierres glissantes sont cachées par les feuilles, il faut être vigilant , la descente est ténébreuse mais nous retrouvons avec soulagement un peu de clarté quand nous débouchons derrière l’église de Salavre . Le joli clocher coloré en forme de dôme apporte un peu de gaieté . Nous traversons ce joli bourg aux maisons en pierres avec des caves voutées sans rencontrer âmes qui vivent . Il faut dire que le temps n’incite pas à sortir .

Après une petite côte où qqs rangs de vignes rappellent le passé,nous cheminons sur des pistes agricoles rectilignes , le vent se lève alors comme les cyclistes nous formons un peloton bien resserré . Le ciel s’obscurcit , l’église St Hippolyte perchée sur la colline est imposante et déambulons dans les ruelles de Verjon avec la nuit qui commence déjà à tomber . Une boisson chaude nous fait le plus grand bien mais nous ne trainons pas car la pluie refait son apparition ! Nous aurons encore une fois eu de la chance avec la météo . Bonne remise en forme après les intempéries 10km D=250m .

Décidément la pluie nous oblige à nous adapter .La semaine dernière changement de jour de rando ce qui ne nous a pas empêché d’être mouillé!Cette fois Météorad prédisait un meilleur temps vers 14h !En décalant le départ de 30 mn le site avait vu juste…

Direction Cuet,hameau de Montrevel.Pour ceux qui ne connaissent pas ce lieu-dit,il faut savoir que c’était un village qui a été rattaché à Montrevel .Les bâtiments de l’ancienne mairie et l’école sont bien là et le cimetière accueille encore des gens du cru.Mais Cuet c’est surtout son église et son curé né ici:StPierre Chanel.Ce dernier a été missionnaire dans une petite île du Pacifique en 1837.Il évangélisait la population sans la contraindre.Il s’est fait martyrisé en 1841,béatifié en 1880 et canonisé en 1950.Il est devenu le St patron de l’Océanie.

Notre parcours passe devant le musée qui lui est consacré et,étant entre-ouvert,on profite de faire une photo!Les 11 randonneurs prennent la direction de « Bucheron »où PTB(la locale de l’étape)jouait dans l’ancienne décharge avec ses frères…Ensuite Patard,les bois de Lhu,la Potière et son étang,Balmont,la Dentellière,les Mathieux…

L’an dernier,avec les collégues du labo,on avait emprunté une trace dans les bois de Seillères.Pourquoi ne pas retenter le coup!L’affaire se corse rapidement car la sente est obstruée par des arbres déracinés.Chacun cherche la meilleure solution pour finalement franchir la cloture de barbelés, chacun son style mais aucun vêtement déchiré. ( cf photos )…

Le retour rapide sera plus calme avec passage devant l’ancienne ferme-auberge du Poirier et avec les derniers « coups de cul « sur un parcours de Bresse en dent de scie. Ouf, a pu prendre l’air, il est 17h et la nuit tombe déjà .

Il pleuvait fort sur la grand route en direction de Romans , la météo avait prévu des averses vers 16h : elles étaient en avance ! Quand nous sortons des voitures les visages des randonneurs sont sceptiques .Rando plaisir ou rando cauchemar ? Nous gardons une attitude positive et équipés de capes , Kway et parapluie ,nous déambulons dans les ruelles des lotissements avec  les maisons ont poussé comme des champignons depuis 2022 .

Nous débouchons sur le centre de Romans Ferrari réputé pour la rééducation des enfants grands brûlés , polytraumatisés et traumas crâniens jusqu’en 2001 . Depuis ces patients ont été transférés sur Miribel plus près des centres médicaux lyonnais , néanmoins ce centre s’est reconverti en foyer d’accueil médicalisé depuis 2007 pour adultes polyhandicapés . Nous empruntons la longue allée forestière goudronnée conçue pour les fauteuils des handicapés , nous apprécions car nous sommes abrités .

Nous retrouvons la pluie quand nous longeons les haras de la Rionde . Les chemins sont encore praticables malgré les intempéries , peu de trafic sur les petites routes si ce n’est un automobiliste suspicieux qui croit reconnaitre sa chienne Olympe quand il voit Pagneul !C’est vrai qu’avec nos déguisements nous n’inspirons guère confiance . De fermes en fermes ,de haras en haras nous sillonnons la campagne dombiste dans une ambiance humide mais cela pourrait être pire,nous gardons la positive attitude !

Nous prolongeons notre balade en direction du pont du diable ( après vérification c’est le Renom qui passe dessous et non l’Irance ) Nous remontons la tranchée sur un joli sentier aux couleurs automnales et déjà l’église se profile à l’horizon . Un petit air frais se lève , il est temps de finir la marche mais nous sommes contents d’avoir pu vaincre les caprices de cette météo pourrie . Conclusion : rando pluvieuse , rando heureuse surtout devant un chocolat chaud aux Glycines à Neuville les Dames . Merci Michelle la Suédoise .