Rando automnale dans le Sud Revermont et sur le premier plateau du Jura Notre rendez vous est fixé à Vincelles , commune de Val Sonnette qui comprend aussi Grusse, Bonnaud et Vercia connu pour son marché de Noël Nous partons de l’aire de jeu sous une ambiance humide et fraiche , mais pas de brouillard et de précipitations annoncées .Nous passons sous l’aqueduc d’un joli moulin et grande roue à augets .La petite route sillonne parmi les vergers et les pâturages de nouveau verdoyants ( la canicule semble déjà loin ) Quand nous arrivons à Rotalier nous sommes réchauffés . Nous sommes dans un village vigneron ( domaine château Grea ; château de Rotalier ( cèdres du Liban ) . Des fûts plastiques , des palettes de bouteilles sont entreposés dans les cours des maisons ,une petite odeur de fermentation plane dans l’air . Un vigneron explique la fabrication du Macvin ( moût +eau de vie marc du Jura ) Nous prenons de la hauteur , nous découvrons les villages environnants et la plaine .Nous pénétrons dans les bois , les sentiers sont humides .A l’antenne relais nous apercevons le piton rocheux qui sera notre lieu de pique nique , cela nous semble encore bien loin !
Descente sur Grusse ( pas de cirque en vue ! ), déambulation dans les rues aux maisons mitoyennes , jolies fontaines , église St Roch et découverte du petit restaurant » au fond de l’âtre » bien caché au fond de la source la Sonnette (ouvert en mai 2012 ) . Les cuisiniers ne font pas de plats à emporter , dommage ! et là nous entrons dans le vif du sujet : les 17 randonneurs ont compris que pour arriver au promontoire il va falloir transpirer . En vieux français » grusse » signifie la montée , on aurait du se méfier !
Les pentes sont entrecoupées de paliers où nous reprenons notre souffle et finalement nous atteignons St Laurent la Roche ( commune La Chailleuse ) à 12h 40 au clocher de l’église . Joli village posé au bord d’une échancrure, dominé par les ruines du vieux château et le belvédère de la Madone .L’origine du lieu est un prieuré fondé par l’abbaye de Gigny en 1183 ; le château a connu des heures sombres comme tous les châteaux mais a été complètement détruit en 1668 par les Français malgré la défense de Lacuzon chef des armées francomtoises .Dernier effort pour mériter le paysage à 360 degré depuis le belvédère .Les marcheurs quittent les sacs à dos et s’éparpillent à l’abri du vent sur les vestiges de la forteresse pour manger . Cette vierge a été érigée en 1874 ; a été dynamitée par des malfaiteurs en 1904 et 1905, en 1926 inauguration de la nouvelle statue .
Tout ragaillardi, nous redescendons à travers de jolis chemins boisés , nous retrouvons les vignes et nous observons des éoliennes chauffantes pour lutter contre le gel qui sévit à chaque printemps . Certains randonneurs ne résistent pas à l’envie de grapiller les raisins oubliés . Encore une grimpette et nous voilà sur les pelouses sèches en ligne de crêtes: la plaine se rapproche ,il fait plus chaud ,descente finale sur Vincelles . Nous flanons dans les rues aux multiples fontaines et aux bâtiments colossaux . Jolie balade de 16 km D 550 m . Pour une fois je terminerais par un mot allemand : GRÜSSE qui signifie cordialement, salutations .
Ce moulin hydraulique date du Moyen-Age : la première mention écrite date de 1486. Il tournait grâce à des roues en bois et écrasait différentes céréales. Dans les années 1640, avec l’introduction du maïs en Bresse et dans le Jura, le moulin va écraser du maïs torréfié pour faire de la farine de gaudes à l’origine d’un plat typique de la région. En 1869 deux turbines hydrauliques Fontaine vont remplacer les roues en bois. Le moulin continuera de fabriquer la farine de gaudes et la farine pour l’alimentation des animaux jusqu’en 1975. En 1975 le dernier meunier, M. Perrin, arrête son activité. Il décèdera en 1995. C’est alors que sa veuve décidera de léguer le moulin à la commune de Montfleur qui consentit un bail emphytéotique (pour l’euro symbolique) au SIDAPEMONT (Syndicat Intercomunal de la Petite Montagne).